Les jardins d'Hélène

T'choupi a peur du noir - Thierry Courtin

2 Février 2018, 15:07pm

Publié par Laure

Déjà le 61ème album de T’choupi, le petit pingouin / personnage qui accompagne les enfants dans leurs préoccupations quotidiennes à partir de 2 ans.

 

T’choupi dort chez papi et mamie, mais il a peur du noir et des bruits de la nuit. Ses grands-parents vont le rassurer en lui expliquant ce que sont ces ombres, le grand sapin du jardin et ces bruits, le petit hibou qui lui dit bonne nuit.

 

C’est tendre et tout doux pour les petits, et les parents apprécieront les pages plastifiées indéchirables.

 

La nouveauté, c’est la version audio gratuite qui accompagne le livre (et qui fonctionne avec tous les anciens T’choupi qu’on a déjà, j’ai testé !) : il suffit de télécharger l’appli dédiée, sur tablette ou smartphone, de scanner la couverture, et d’écouter.

 

Pas d’images animées, juste la page de titre fixe qui s’affiche, et la version audio classique avec un petit « ding » à chaque fois qu’il faut tourner la page.

 

C’est donc bien pensé pour accompagner son enfant dans un premier temps en lui lisant l’album et en lui permettant ensuite de l’écouter autant de fois qu’il le souhaite. Il n’est pas nécessaire de rescanner la couverture à chaque lecture, il suffit de rechercher les couvertures dans l’historique de l’application.

 

Ça ne remplace en rien l’interaction avec le parent, le moment partagé, ça peut s’y ajouter si on le souhaite, mais ça n’a rien d’obligatoire non plus. L’album seul ne perd en rien de ses qualités habituelles.

 

 

Nathan, janvier 2018, 22 pages, prix : 5,70 €, ISBN : 978-209-258087-5

Crédit photo couverture : © Thierry Courtin et éd. Nathan

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A voix haute : la force de la parole, un documentaire de Stéphane de Freitas (2017)

1 Février 2018, 11:25am

Publié par Laure

Réalisateurs :  Stéphane de Freitas et Ladj Ly

 

Chaque année en Seine-Saint-Denis (le fameux 9-3) a lieu à l’université de Saint-Denis le concours Eloquentia, proposé à des étudiants de cursus divers et qui vise à élire « le meilleur orateur du 93 »

 

Les étudiants suivent une préparation dispensée par des comédiens, des avocats, des slameurs … Objectif : maîtrise l’art du discours et de la parole, vecteurs de liberté et d’affirmation de soi. Les exercices de rhétorique sont nombreux et on ne peut nier le plaisir à voir évoluer ce groupe, malgré la difficulté des ateliers.

 

Tout est excellent dans ce film : l’idée et ses enjeux, les jeunes, naturels mais engagés et bosseurs dans la bonne humeur, le montage du film, bref, à voir absolument !

Des personnalités différentes qui toutes se rejoignent pour porter leur parole, et sa force quand on la maîtrise.

 

 

 

My Box Productions, Mars Films, France Télévisions, cop. 2016

TF1 Vidéo, cop. 2017

 

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Janvier 2018 en couvertures ...

1 Février 2018, 10:05am

Publié par Laure

En janvier j'ai lu :

                                         

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                          

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En janvier j'ai vu :

 

 

 

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Les sœurs Brontë : la force d’exister – Laura El Makki

31 Janvier 2018, 11:47am

Publié par Laure

Issues d’une famille pauvre mais aimante, les trois sœurs Brontë sont toutes trois écrivains.

 

Cette biographie de Laura El Makki retrace leur histoire familiale, à une époque où l’espérance de vie était de vingt-cinq ans, à cause de la tuberculose et de la mauvaise qualité de l’eau.

 

Leur famille fut rudement éprouvée : 6 enfants rapprochés, les deux filles aînées décèdent rapidement, un seul garçon, qui sera très proche dans les jeux et le parcours littéraire et artistique de ses sœurs Charlotte, Emily, et Anne. Leur mère meurt très tôt, à l’âge de 38 ans, la petite dernière n’a que 20 mois. Leur père en revanche, mourra à l’âge de 84 ans et aura surmonté la mort de ses six enfants.

 

Ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans cette biographie, ce sont les parallèles faits entre la vie personnelle et les romans de Charlotte et Emily, expliquant tel ou tel personnage ou lieu.

 

Je regrette un ton un peu trop froid et détaché de la part de la biographe, peut-être un peu trop neutre, sans passion aucune.

 

Je trouve inutiles les 30 pages de notes finales, pour la simple raison que les renvois sont pénibles quand ils ne sont pas faits en bas de page. Je ne les ai donc pas lues. Elles serviront néanmoins à des étudiants ou lecteurs qui ont vraiment besoin d’approfondir le sujet.

 

Sans le prix ELLE je n’aurais jamais lu cet ouvrage mais j’ai apprécié de pouvoir resituer des romans devenus des classiques dans une histoire familiale singulière, loin de la vie mondaine, à une époque où la maladie laissait peu de chances de longévité, et où la place de la femme était inexistante. Intéressant, cette biographie donne envie de se replonger dans les œuvres des sœurs Brontë, ce qui est toujours plaisant quand une lecture en appelle une autre.

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018

 

 

 

 

 

Ed. Tallandier, novembre 2017, 317 pages, prix : 20,90 €, ISBN : 979-10-210-2437-3

 

 

 

Crédit photo couverture : © Maria Heyens / Arcangel

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L'homme à l'oreille coupée - Jean-Claude Mourlevat

28 Janvier 2018, 11:24am

Publié par Laure

« Il y avait dans un port de la Norvège un très vieil homme à qui il manquait une oreille.

Comment l’as-tu perdue ? lui demandait-on dans l’auberge où il venait s’enivrer chaque soir […] »

 

Et chaque soir pendant six ans, il raconte une autre histoire. Fascinante, étrange, amusante. Jusqu’au soir de sa mort, où l’aubergiste lui demande de lui révéler la vraie histoire. Il en ressort apaisé, à moins que…

 

Une grande richesse en si peu de pages, c’est le point fort de cette collection et de ce texte-ci en particulier. Que de voyages et de vies possibles quand on invente des histoires !

 

 

Un petit roman très sympa qui invite à écrire sa propre histoire, peut permettre éventuellement un lien avec Van Gogh, flirte avec un léger fantastique, mais surtout délivre un message d’ode à l’imaginaire et à la fantaisie. A dévorer sans hésiter.

 

 

 

Th. Magnier, coll. Petite poche, 2003 (nouvelle éd. mai 2015), 42 pages, prix : 3,90 €, ISBN : 978-2-36474-705-0

 

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Thierry Magnier

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45 vérités sur les chats – Bruno Gibert

27 Janvier 2018, 09:37am

Publié par Laure

C’est un album destiné aux enfants à partir de 6 ans mais qui ravira tous les adultes amoureux des chats.

 

L’auteur-illustrateur offre 45 dessins pleine page (ou presque) avec en dessous de chacun, une vérité sur le félin, souvent noir, mais pas toujours. 45 maximes parfois fantaisistes mais toujours justes.

 

Beaucoup d’humour, des références qu’il faudra parfois expliquer aux enfants, des phrases poétiques : « on ne verra jamais en vacances un chat se rouler dans les vagues », « rien à faire : toujours les chats n’en feront qu’à leur tête »

 

Première phrase : « Tous les chats lisent avec leurs fesses » et sur le dessin, un chat noir de dos, assis sur une page de texte. Qui n’a pas essayé de lire un journal ou un magazine ouvert à plat sur une table et n’a pas vu aussitôt son chat s’asseoir ou se coucher dessus ?

 

Un petit plaisir dont on ne se lasse pas, beau papier épais et belle mise en page, si vous aimez les chats, n’hésitez pas. Au pire, prenez pour prétexte un enfant à qui l’offrir, puisqu’il est bien référencé en album jeunesse, mais comme tous les bons livres, il est fait pour tous.

 

 

Albin Michel Jeunesse, coll. Trapèze, octobre 2017, 56 pages, prix : 12,90 €, ISBN : 978-2-226-40110-6

 

 

 

Crédit photo couverture : © Bruno Gibert et éd. Albin Michel Jeunesse

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Les rêveurs - Isabelle Carré

26 Janvier 2018, 10:47am

Publié par Laure

J’avoue l’avoir pensé : « encore une actrice qui sort un bouquin plus ou moins autobiographique et l’appelle roman, tout est dit en interview et tournée promo : la mère dépressive, le père homo, le couple qui explose, la tentative de suicide à l’adolescence, etc. Mais au fond, quel intérêt ? »

 

Face à la demande pressante de nos lecteurs à la bibliothèque curieux de le lire (Je reconnais à Isabelle Carré un bon capital sympathie), j’ai voulu me faire mon propre avis : c’est un beau premier roman ! Isabelle Carré a une très belle écriture, facile à lire mais travaillée, élégante.

 

Isabelle Carré a 46 ans, j’en ai 45 : je l’ai donc perçu comme un roman générationnel, j’ai les mêmes références culturelles et musicales, jusque dans les publicités et slogans qu’elle rappelle ici ou là. Les lecteurs nés dans les années 70 et avant y retrouveront une douceur légèrement nostalgique, et une réalité sociale dure, dès les premières pages et la grossesse de sa mère, « fille-mère » à 19 ans.

 

Mais c’est aussi un roman intemporel, car l’amour, la famille, le mal-être à l’adolescence, la dépression, sont des sujets éternels et toujours vrais. 

 

Ce premier roman est donc une belle surprise : une vie singulière parfois fantasque, la convocation des souvenirs, la construction d’une enfant puis d’une femme au sein de cette famille aimante en dépit de ses frasques.

 

Rien d’inoubliable ou d’exceptionnel, mais un bon moment de lecture, plaisant et empathique.

 

 

 

Extraits :

« Notre vie ressemblait à un rêve étrange et flou, parfois joyeux, ludique, toujours bordélique, qui ne tarderait pas à s’assombrir, mais bien un rêve, tant la vérité et réalité en étaient absentes. Là encore, et malgré la sensation apparente de liberté, il fallait jouer au mieux l’histoire, accepter les rôles qu’on nous attribuait, fermer les yeux et croire aux contes.

« Au pied de l’arc-en-ciel se dissimule toujours un trésor » nous répétait mon père. Notre univers avait la texture d’un rêve, oui, une enfance rêvée, plutôt qu’une enfance de rêve ».

 

« Pourquoi n’ai-je jamais su quitter les lieux que j’aimais ? Pourquoi est-ce si difficile de les laisser, d’accepter qu’on ne pourra pas les revoir car ils ne nous appartiennent plus, la porte s’est claquée pour toujours, le temps ne fera que nous éloigner, à moins d’être un bon rêveur, celui qui se souvient toujours de ses rêves, de rêves si clairs et précis qu’ils permettent de s’y attarder encore, d’entrer à nouveau dans ces pièces de l’enfance, sans autre clé que le désir constant d’y revenir. »

 

 

 

  Badge Lecteur professionnel

 

 

 

 

Grasset, janvier 2018, 304 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-246-81384-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Grasset

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La salle de bal – Anna Hope

21 Janvier 2018, 22:10pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Elodie Leplat

 

Début 1911, dans le Yorkshire, Ella Fay est internée à l’asile de Sharston pour avoir cassé une vitre dans la filature où elle travaille depuis l’âge de douze ans. Mais elle se défend, ce n’est pas pour autant qu’elle est folle !

 

Elle sympathisera avec Clem, une femme qui s’émancipait un peu trop par la lecture au goût des hommes de son entourage. Leur amitié réciproque leur sera précieuse.

 

John Mulligan, quant à lui, est irlandais, il est interné pour « mélancolie », une dépression après avoir perdu sa femme et sa fille. Il creuse des tombes et travaille aux champs avec son ami Dan Riley, qui l’appelle « Mio Capitane ».

 

L’asile vit en autarcie, les femmes travaillent à la blanchisserie, et les hommes aux travaux extérieurs. Ils vivent dans des pavillons séparés et ne se rencontrent jamais, à l’exception du vendredi, dans la salle de bal, où le médecin Charles Füller, plus musicien que docteur, est persuadé que la musique adoucit les mœurs et peut guérir ou aider les malades à aller mieux. C’est là que John et Ella tomberont amoureux, mais ce n’est guère permis…

 

Un beau roman classique, qui évoque les prémices de l’eugénisme en Angleterre, Churchill avait d’ailleurs pris position pour la stérilisation des « déficients ».

 

Le personnage de Charles est intéressant, toujours sur le fil, trouble, ambivalent, aux actes souvent en contradiction avec ses désirs, basculant finalement vers des choix qu’il rejetait au départ, pour la lumière de la reconnaissance ?

 

Le sort réservé aux patients internés pour des motifs totalement abusifs aujourd’hui fait froid dans le dos, et les « soins » prodigués, les scènes de gavage notamment sont difficilement soutenables.

 

 

J’ai trouvé quelques longueurs et un peu d’ennui au milieu du roman, contrairement à un très bon début et une très bonne fin (qui ose n’être pas aussi facile qu’on aurait pu l’imaginer), mais globalement je l’ai beaucoup aimé, pour l’audace et la détermination de ses personnages, et pour son sujet : l’internement et ses dérives.

 

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018

 

 

 

 

 

 

Gallimard, coll. Du monde entier, septembre 2017, 388 pages, prix : 22 €, ISBN : 978-2-07-268872-0

 

 

 

Crédit photo couverture : © Elisabeth Ansley / Trevillion Images / et éd. Gallimard

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Les Passeurs de livres de Daraya – Delphine Minoui

18 Janvier 2018, 15:52pm

Publié par Laure

C’est en octobre 2015 que Delphine Minoui, grand reporter spécialiste du Moyen-Orient a un premier échange par Skype avec Ahmad Moudjahed, jeune syrien de 23 ans. Ahmad est descendu pour la première fois dans la rue en mars 2011, au début de la révolution syrienne.

 

Il vit à Daraya, « une prison à ciel ouvert à seulement sept kilomètres au Sud-Ouest de Damas » (p.31), une ville fantôme qui est passée de 250 000 habitants avant la révolution à 12 000 habitants en 2015, dont 2000 combattants.

 

Fin 2013, des amis d’Ahmad l’appellent pour exhumer des livres d’une maison en ruines. P. 17 : « Au cœur de la guerre, l’idée lui paraît saugrenue. A quoi bon sauver des livres quand on n’arrive pas à sauver des vies ? Il n’a jamais été grand lecteur. Pour lui, les livres ont le goût du mensonge et de la propagande ».

Mais dès lors, les livres sauvés des décombres pour constituer une bibliothèque secrète deviennent le symbole de leur liberté, et d’une forme de résistance. Il n’est pas question de piller, les jeunes résistants notent autant que possible les noms des propriétaires à l’intérieur des ouvrages, dans l’espoir de pouvoir les restituer après la guerre.

 

 

« Lire pour s’évader. Lire pour se retrouver. Lire pour exister …

Chez les jeunes de Daraya, c’est encore plus que ça. Là-bas, dans l’enclave syrienne, la lecture est aussi un acte de transgression. C’est l’affirmation d’une liberté dont ils ont été si longtemps privés. » (p. 51)

 

La bibliothèque secrète occupe une bonne place au début du livre mais elle laisse assez vite la place à l’histoire plus large du conflit de cette ville assiégée. C’est toute l’horreur des bombardements, du gaz sarin et du napalm, quotidien d’une population et des activistes qui luttent. Fragilité des moyens de communication aussi en temps de guerre, peur, famine, ce document est avant tout un récit des terreurs imposées par le régime de Bachar al-Assad sur la ville.

 

La bibliothèque, aussi surprenante et noble soit cette idée, est un prétexte presque anecdotique au reportage global de Delphine Minoui sur la ville de Daraya. Il était néanmoins nécessaire et important d’entendre – de lire – cette parole de résistants, leur réalité quotidienne, et le courage de ces hommes. Instructif et intéressant.

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018, catégorie Documents

 

 

 

Seuil, octobre 2017, 157 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-02-136302-9

 

 

 

Crédit photo couverture : © Ahmad Moudjahed / et éd. du Seuil

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Retrouve-moi ! – Anthony Browne

13 Janvier 2018, 14:51pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Camille Guénot

 

Poppy et son frère Cyril sont tristes car leur chienne Goldie a disparu. Pour s’occuper et se changer les idées, ils sortent jouer à cache-cache dans la forêt.

 

Comme souvent chez Anthony Browne, l’inquiétude, le frisson et la peur vont naître du dessin et de la situation (Poppy peine à retrouver son frère, trop bien caché) mais rassurez-vous, ça finit toujours bien. Les ombres, ainsi que des éléments inquiétants apparaissent dans le dessin surtout dans les branches d’arbres, d’ailleurs dès la couverture, voyez-vous cette patte d’animal à la racine de l’arbre à côté de laquelle se trouve la petite fille ?

 

Un jeu qui fait peur, un peu, mais un jeu qui stimule l’observation et l’imaginaire des enfants, de cette partie de cache-cache Anthony Browne fait aussi un vrai livre-jeu façon cherche et trouve, car il dissimule des objets et animaux à retrouver, listés en fin d’album.

 

Et puis une surprise aussi, cette « maison » à laquelle on ne s’attendait pas, avec l’immeuble en arrière fond…. Superbe et riche, belle exploitation de la couleur aussi, comme toujours chez Browne !

 

(Dès 5 ans)

 

 

Ed. Kaléidoscope / L’école des loisirs, octobre 2017, 40 pages, prix : 14 €, ISBN : 978-2-877-67941-1

 

 

 

Crédit photo couverture : © Anthony Browne et éd. Kaléidoscope.

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