Vendredi 13 novembre 2015, attentats du Bataclan et en terrasses de café à Paris. B. a perdu son frère à l’une de ces terrasses. Il se fait soigner dans la nuit, une éraflure de balle, des blessures aux mains, et ne pouvant surmonter son deuil sur le moment, dans l’effroi général, s’enfuit. Dans le métro, il reconnaît un homme, l’un des terroristes de la veille au soir. Il le suit.
Commence d’abord une vengeance. Mais le terroriste est en présence de sa sœur Layla, qui n’a rien fait, elle. Le récit dérange, B. devient bourreau à son tour. C’est choquant, violent, humiliant. N’est-il pas en train de commettre pire ? comment peut-on même penser cela, qu’il y aurait une gradation dans l’acte, de torture, de terrorisme, de mort ? Mais est-on encore rationnel quand on a vu son frère mourir sous ses yeux ?
Mais l’espoir, l’humanité, émergent doucement, par la force de Layla, et l’intelligence de la jeune femme et de Benjamin. Ils ont des cultures différentes mais sont capables d’en discuter. L’évidence est là, dans le dialogue, l’ouverture, la curiosité, les désaccords, les arguments, mais quand tout cela n’existe pas, c’est la barbarie qui gouverne le monde.
Un très beau final (si l'on accepte de ne pas chercher le réalisme à tout prix) pour ce drame en 5 actes entrecoupé d’entractes qui font un focus sur des victimes collatérales ou des proches de B. En bonus, la playlist qui a accompagné l’auteur dans l’écriture. Un récit tendu, bien construit, qui glace autant qu’il redonne espoir. Un très bon roman qui se lit d’une traite.
(dès 14/15 ans)
Ed. Sarbacane, coll. Exprim’, novembre 2016, 213 pages, prix : 15,50 €, ISBN : 978-2-84865-922-0
Dans ce récit autobiographique, l’auteur devenue adulte, revient sur la séparation de ses parents alors qu’elle avait 10 ans, en 1989.
C’est un texte court, intimiste, qui dit avec beaucoup de pudeur les émotions et sentiments traversées par la petite fille, qui comme beaucoup d’enfants, a longtemps espéré réunir ses parents. Mais ils ont refait leur vie, elle a été partagée entre les deux foyers, et les extraits du journal de sa grand-mère apportent un regard extérieur touchant.
Le texte sonne juste, peut porter à l’universel, mais peut-être est-ce dû à sa brièveté, je ne sais pas, s’il n’en demeure pas moins agréable à lire, il n’apporte rien de neuf à la littérature. Il touchera peut-être donc davantage les lecteurs qui ont vécu ou vivent cette séparation parentale.
A paraitre le 07 septembre 2017.
Allary éd., septembre 2017, 96 pages, prix : 14,90 € (9,99 e en numérique), ISBN : 978-2-37073-147-0
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par David Tuaillon
L’histoire commence quasi banalement : Maud, une jeune étudiante, chute sur un bateau, Tim, un jeune homme prend soin d’elle, et l’on assiste à la naissance lente d’un couple. Il est artiste, elle est scientifique, ils deviennent parents d’une petite fille.
J’ai aimé d’emblée ce roman, le caractère taiseux de Maud, son retrait, son entourage semble avoir du mal à communiquer avec elle, et pourtant le lecteur entre en empathie avec elle (enfin ce fut mon cas !) Elle s’épanouit dans la restauration d’un bateau et la navigation, c’est son domaine, bien plus que celui de Tim, qui gère le quotidien familial.
Quand survient le drame, évoqué avec pudeur, Tim perd pied et se réfugie chez ses parents. Il ne parvient plus à communiquer avec Maud. Celle-ci ne semble pas affectée outre mesure par l’accident qui vient de les frapper, mais elle suivra son propre chemin de croix. Déterminée, elle partira seule en mer et affrontera les éléments déchainés, la difficulté de naviguer seule, la solitude dans des conditions extrêmes.
A ce moment du voyage, le récit devient plus technique, le vocabulaire lié à la marine et à la navigation est omniprésent, trop peut-être. Mais l’envie de connaître le dénouement est si fort que l’on passe outre ce petit désagrément.
Maud se reconstruira, transcendera sa souffrance si longtemps intérieure, et la fin laisse entrevoir un espoir.
Un roman magnifique, par la force de son personnage féminin et le chemin hors norme choisi. Une très belle découverte.
(p.149/301) « Nous avions l’habitude dans la famille de parler pas mal de vous. Ça vous surprend ? Deux écoles de pensée, en réalité. Pour l’une, vous étiez une fille brillante, un peu timide, un peu gauche, un peu hors du monde, mais dans le fond très bien. L’autre école, assez importante, vous réduisait à quelqu’un d’insensible, entièrement égocentrique et pas vraiment très bien du tout. Une chose sur laquelle les deux tombaient d’accord, c’était qu’être une mère ne vous intéressait pas le moins du monde.
- Ce n’est pas vrai.
- oh, je pense que si. Je n’ai jamais vu la plus petite marque d’un quelconque instinct maternel. Je ne veux pas dire que vous étiez cruelle. Il aurait fallu un minimum d’engagement pour ça, un certain effort d’imagination. Non, non. Vous faisiez piteusement ce que vous pouviez. Mais il manquait quelque chose. Quelque chose de fondamental. Vous cherchiez à l’atteindre et ce n’était pas là, tout simplement. »
(à paraître le 24 août 2017)
Piranha, août 2017, 304 pages, prix : 19,00 €, ISBN : 978-2-37119-059-7
Giangiacomo, dit Gigi, meurt d’une crise cardiaque à soixante-dix ans, sans bruit ni douleur, à Rome, en 2014. Sa fille Elvira, qui s’exprime dans la première partie du roman, retrouve un manuscrit qui parle d’une certaine Clara, journaliste belge de vingt ans sa cadette, qui semblait vivre une histoire d’amour avec son père.
Elle contacte Clara afin de lui demander d’écrire la deuxième partie du manuscrit, celle qui devait répondre à la version de Gigi, comme ils se l’étaient promis.
Le roman offre donc ensuite deux parties, celle de Gigi, puis celle de Clara Magnani, personnage central qui porte le même nom que le nom de l’auteur, qui serait un pseudonyme. Troublant dans la mise en abyme.
Le récit s’attache à décrire une histoire d’amour mature et assumée, réfléchie dans sa volonté de ne pas faire souffrir les conjoints et enfants respectifs, de s’offrir une bulle de liberté dans un amour voyageur que leur profession leur autorise au fil de leurs déplacements, lui l’Italien cinéaste, elle la journaliste Belge.
Ode au polyamour, à la maturité amoureuse, c’est un joli texte, empreint de références culturelles, parfois un brin ennuyeux (les gens heureux n’ont pas d’histoire), qui ouvre un vent de passion amoureuse et de liberté, qui démonte avec pudeur et respect l’idée que « la monogamie est un leurre », « d’un côté le vieux modèle monogame, avec son cortège d’hypocrisies et de souffrances. De l’autre, ce tout aussi stupide : life is short – have en affair. Pas si fou, décidément, de rechercher une autre voie ».
« Si c’était un sujet d’examen, la question serait : « une femme peut-elle aimer plusieurs hommes sans en trahir aucun ? »
La réponse romanesque est toujours belle.
Un premier roman très court qui donne à voir un moment de joie et de lumière intérieure.
Sabine Wespieser, mars 2017, 175 pages, prix : 17,00 €, ISBN : 978-2-84805-214-4
Existe aussi en numérique (11,99 €) et en gros caractères aux éditions à vue d’œil, corps 20, 268 pages, prix : 21 €, ISBN : 979-10-269-0087-0
Tous les soirs, Wang sort se promener dans les rues de Belleville avec son tigre. Ses parents tiennent un restaurant, et Ban-Ji, le tigre, lui raconte des histoires de la Chine éternelle. Une nuit, ils rencontrent Mme Aminata et son crocodile Moboutou (!), elle partage alors avec eux des histoires du désert, de ciel étoilé et du fleuve Niger.
Ils deviennent amis et mettent de la joie sur le boulevard nocturne de Belleville. Jusqu’au jour où Mme Aminata disparaît, partie explorer les étoiles. Une façon pudique de parler de la mort.
L’album a pour sous-titre « Conte chinois du troisième millénaire », il aborde avec imagination et fantaisie les origines, la découverte de la mixité culturelle au sein de la ville, l’amitié, la mort, et chut… une nouvelle rencontre laisse entrevoir la suite de l’histoire.
J’ai beaucoup aimé les couleurs de l’album, la fantaisie, l’imaginaire qui s’en écoulent, avec parfois une pointe d’humour et une ode à la liberté d’être soi avec les autres.
Un Paris comme on aimerait le rêver : gardez votre âme d’enfant !
(à proposer à partir de 4/5 ans)
Nathan, juillet 2017, 32 pages, prix : 10 €, ISBN : 978-2-09-257122-4
Avis aux amateurs de la petite collection "Edmond et ses amis":
la grande aventure, parue en 2014 en grand format, est rééditée dans le format d'Edmond, pour harmoniser l'ensemble de la série dans sa bibliothèque :-)
Mon billet est ici et soyez rassurés, texte et illustrations sont les mêmes !
(désolée pour la photo moche, overblog une fois de plus ne prend pas mon fichier qui est pourtant dans le bon sens à la base !)
Nathan, juillet 2017, 32 pages, prix : 6,95 €, ISBN : 978-2-09-257744-8
Après Paris, New-York, la France et l’Italie, la tour Eiffel repart pour de nouvelles aventures vers l’Egypte ! Son amie la pyramide du Louvre rêve de rencontrer ses grandes sœurs égyptiennes. Elle se cale sur le dos de la tour Eiffel, et c’est parti !
Un voyage un peu chaotique, mais la cigogne alsacienne qui migre en Afrique est là pour les aider.
Un prétexte idéal pour en savoir un peu plus sur l’histoire des pyramides et l’Egypte antique , avec une double page documentaire adaptée aux plus jeunes à la fin.
Une série que les enfants aiment bien retrouver !
Nathan, coll. Premières lectures, n°360, mai 2017, 30 pages, prix : 5,60 €
(les couvertures sont cliquables quand elles renvoient à un billet)
(Overblog a encore changé son admin pour la cinquantième fois, et c'est toujours aussi catastrophique, comme j'alimente ce billet au fur et à mesure, je n'ai pu conserver un alignement correct du début à la fin, désolée)
12 produits terminés ce mois-ci, dont 3 miniatures, je triche un peu !
- Crème de douche très nourrissante, Sephora, flacon pompe de 400 ml : acheté en solde à moins 70 %, ça rappelle un peu le dove en plus crémeux encore. Sympa, mais 400 ml, c'est long à finir, je suis du genre à me lasser et donc à entamer autre chose en même temps ! Mais en solde, oui, je suis susceptible de racheter (mais pas au prix fort).
- Gel lavant intime surgras Cadum, spécial muqueuses sèches, acheté pour changer un peu des gros flacons Rogé Cavaillès, fait le job, rien de passionnant, à shopper pendant les promos beauté Leclerc, sinon je reste fidèle à Cavaillès.
- Gel détoxifiant à l'argile pure, de L'Oréal, tube 150 ml. Un gel visage au charbon, tout noir, qui fait partie de la gamme à l'argile, il y a plusieurs couleurs disponibles selon l'effet recherché. Un gel visage reçu en test, j'ai bien aimé. A utiliser de préférence sous la douche pour rincer facilement, car au-dessus d'un lavabo, on en met partout ! Je suis susceptible de racheter de temps à autre.
- Gel nettoyant à la crème de soin, pour peaux sensibles sujettes aux rougeurs, de Mixa : J'ai beaucoup aimé ce nettoyant visage, mi-gel mi-crème, qui sent bon et laisse la peau très très douce. Bemol, ça tiraille un peu après, donc ça dessèche un peu. Etonnant pour un produit qui s'annonce à la crème de soin et pour peaux sensibles, mais il est vraiment agréable à utiliser. Je resterai attentive à la gamme.
- déodorant au lait et à la fleur de lotus, à la pierre d'alun, de Monsavon, sans sels d'alu, sans paraben, et sans alcool. Une infidélité au sanex natur protect, pour essayer. Efficace et le parfum, féminin, reste discret. Je préfère néanmoins les déo aux parfums plus neutres. Je ne pense pas racheter, ou alors ma fille ado qui l'aime beaucoup !
- Le gommage corps au noyau d'abricot d'Yves Rocher : un incontournable (je crois que je n'achète plus que celui-ci, toujours en promo ou en solde), au grain bien présent, qui laisse la peau douce. Je rachète donc oui, enfin quand j'aurai fini tous ceux en stock achetés à -70% !
Idéal en été avant d'appliquer un lait autobronzant. Je suis un peu moins régulière le reste de l'année ;-)
- Lait démaquillant visage et yeux ultra-fondant Sephora : je ne rachèterai, même s'il est plutôt doux et agréable, mais je n'aime pas trop son parfum, et il pique les yeux ! Acheté en solde à -70%, j'ai reçu depuis un mini-tube format voyage en cadeau, je l'utiliserai mais je passerai à autre chose après.
- Sleeping crème réconfortante à l'argile rose, soin de nuit Cattier (bio) : produit reçu en test, j'ai d'abord été un peu déçue par la galénique un peu sèche à l'application, mais un super effet le matin au réveil, au final j'ai beaucoup aimé ce produit. Je pense m'intéresser davantage à la marque, pas très chère et bio. Je rachèterai, sa formule jour peut-être aussi.
- Une miniature "écume de douche" à la fleur de sel, de la gamme Ile de Ré de chez Léa nature, un mini gel douche bio, un peu masculin par son odeur "fraicheur matinale", odeur un peu marine, mais pratique en voyage, faisait partie d'un coffret cadeau. Je ne rachèterai pas juste à cause du parfum.
- Une miniature de l'eau micellaire (source enchantée) de Garancia, à la rose d'antan, qui faisait partie d'un coffret cadeau également. Une chose est sûre, je déteste le parfum des produits Garancia. Deuxième échec après le lait pour le corps 3 en 1 qui avait une odeur de mort ou de rance. Je ne rachèterai pas. Ce qui ne remet pas en cause la qualité du produit, c'est juste que je déteste le parfum.
- Un échantillon (reçu en cadeau) de soin contour des yeux de Clarins dans la gamme Multi-Insentif, concentré zone regard, "lifte, redensifie, illumine". Très agréable, effet redensifiant léger (rien remarqué sur le reste) mais comme tous les produits de la marque, c'est excessivement cher... sinon je rachèterais volontiers.
- Une crème mains nourrissante et purifiante de chez Sephora. Achetée en solde également (il y a très souvent moins 70% sur les produits de la marque aux soldes de janvier et juillet), elle est assez légère, pénètre bien, ne laisse pas d'effet collant, le parfum n'est pas "wouah" mais elle laisse un petit effet frais agréable. Pourquoi pas, mais ce n'est pas non plus un coup de coeur !
Ludo a dix ans, en 1930, lorsqu’il rencontre Lila Bronicka, une aristocrate polonaise du même âge qui passe ses vacances avec ses parents près de chez lui. Il tombe amoureux.
Ludo est orphelin et vit chez son oncle, Ambroise Fleury, un créateur de cerfs-volants, délicieusement barré. Ludo a la particularité d’avoir une mémoire exceptionnelle et des capacités mathématiques qui lui permettront d’entrer au service du père de Lila, le comte Stas Bronicki.
Mais la guerre éclate, Lila et sa famille fuient, Ludo fait un aller-retour en Pologne, mais toujours cherchera son amoureuse.
Quelle richesse dans ce dernier roman de Romain Gary, publié juste avant sa mort en 1980 ! Je n’avais pas lu de classiques depuis une éternité (classique moderne, certes, ici) mais quel bonheur !
Il y a tout dans ce roman : une histoire d’amour exceptionnelle, de la fantaisie, de l’humour, un contexte historique, la guerre dans son horreur et ses vicissitudes, ceux qui luttent avec la Résistance, des personnages hauts en couleur et particulièrement fouillés (Julie Espinoza, alias la comtesse Esterhazy, le grand chef cuisinier Marcellin Duprat), des grains de folie, ces cerfs-volants symboles de la liberté …
Tragique, lumineux, superbe !
Je devrais me replonger plus souvent dans les classiques !
Folio, juin 2016, 368 pages, prix : 8,80 €, ISBN : 978-2-07-037467-0