Les jardins d'Hélène

Les Passeurs de livres de Daraya – Delphine Minoui

18 Janvier 2018, 15:52pm

Publié par Laure

C’est en octobre 2015 que Delphine Minoui, grand reporter spécialiste du Moyen-Orient a un premier échange par Skype avec Ahmad Moudjahed, jeune syrien de 23 ans. Ahmad est descendu pour la première fois dans la rue en mars 2011, au début de la révolution syrienne.

 

Il vit à Daraya, « une prison à ciel ouvert à seulement sept kilomètres au Sud-Ouest de Damas » (p.31), une ville fantôme qui est passée de 250 000 habitants avant la révolution à 12 000 habitants en 2015, dont 2000 combattants.

 

Fin 2013, des amis d’Ahmad l’appellent pour exhumer des livres d’une maison en ruines. P. 17 : « Au cœur de la guerre, l’idée lui paraît saugrenue. A quoi bon sauver des livres quand on n’arrive pas à sauver des vies ? Il n’a jamais été grand lecteur. Pour lui, les livres ont le goût du mensonge et de la propagande ».

Mais dès lors, les livres sauvés des décombres pour constituer une bibliothèque secrète deviennent le symbole de leur liberté, et d’une forme de résistance. Il n’est pas question de piller, les jeunes résistants notent autant que possible les noms des propriétaires à l’intérieur des ouvrages, dans l’espoir de pouvoir les restituer après la guerre.

 

 

« Lire pour s’évader. Lire pour se retrouver. Lire pour exister …

Chez les jeunes de Daraya, c’est encore plus que ça. Là-bas, dans l’enclave syrienne, la lecture est aussi un acte de transgression. C’est l’affirmation d’une liberté dont ils ont été si longtemps privés. » (p. 51)

 

La bibliothèque secrète occupe une bonne place au début du livre mais elle laisse assez vite la place à l’histoire plus large du conflit de cette ville assiégée. C’est toute l’horreur des bombardements, du gaz sarin et du napalm, quotidien d’une population et des activistes qui luttent. Fragilité des moyens de communication aussi en temps de guerre, peur, famine, ce document est avant tout un récit des terreurs imposées par le régime de Bachar al-Assad sur la ville.

 

La bibliothèque, aussi surprenante et noble soit cette idée, est un prétexte presque anecdotique au reportage global de Delphine Minoui sur la ville de Daraya. Il était néanmoins nécessaire et important d’entendre – de lire – cette parole de résistants, leur réalité quotidienne, et le courage de ces hommes. Instructif et intéressant.

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018, catégorie Documents

 

 

 

Seuil, octobre 2017, 157 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-02-136302-9

 

 

 

Crédit photo couverture : © Ahmad Moudjahed / et éd. du Seuil

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Retrouve-moi ! – Anthony Browne

13 Janvier 2018, 14:51pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Camille Guénot

 

Poppy et son frère Cyril sont tristes car leur chienne Goldie a disparu. Pour s’occuper et se changer les idées, ils sortent jouer à cache-cache dans la forêt.

 

Comme souvent chez Anthony Browne, l’inquiétude, le frisson et la peur vont naître du dessin et de la situation (Poppy peine à retrouver son frère, trop bien caché) mais rassurez-vous, ça finit toujours bien. Les ombres, ainsi que des éléments inquiétants apparaissent dans le dessin surtout dans les branches d’arbres, d’ailleurs dès la couverture, voyez-vous cette patte d’animal à la racine de l’arbre à côté de laquelle se trouve la petite fille ?

 

Un jeu qui fait peur, un peu, mais un jeu qui stimule l’observation et l’imaginaire des enfants, de cette partie de cache-cache Anthony Browne fait aussi un vrai livre-jeu façon cherche et trouve, car il dissimule des objets et animaux à retrouver, listés en fin d’album.

 

Et puis une surprise aussi, cette « maison » à laquelle on ne s’attendait pas, avec l’immeuble en arrière fond…. Superbe et riche, belle exploitation de la couleur aussi, comme toujours chez Browne !

 

(Dès 5 ans)

 

 

Ed. Kaléidoscope / L’école des loisirs, octobre 2017, 40 pages, prix : 14 €, ISBN : 978-2-877-67941-1

 

 

 

Crédit photo couverture : © Anthony Browne et éd. Kaléidoscope.

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Mon lion blanc – Jim Helmore et Richard Jones (ill.)

12 Janvier 2018, 14:23pm

Publié par Laure

Une petite fille qui se prénomme Margot emménage dans une nouvelle maison avec sa maman, une maison où tout est blanc, les murs, les plafonds, les portes. Elle se sent seule et n’a pas d’amis, jusqu’au jour où elle voit apparaître à ses côtés, dans la maison, un beau et grand lion blanc.

 

C’est l’histoire d’un ami imaginaire qui va redonner confiance en soi à la petite fille, l’aider à s’ouvrir aux autres, à jouer avec de nouveaux camarades et se faire des amis. La petite ne craint plus de sortir de chez elle mais elle aime retrouver son lion blanc quand elle regagne sa chambre.

 

Un peu plus tard, la maman fait venir tous ses amis pour repeindre de couleurs vives et gaies tout l’intérieur de la maison. Mais alors le lion blanc ne pourra plus se fondre sur les murs de la chambre de Margot ? Comment va-t-elle faire ? Il est temps pour le lion de partir, mais elle sait comment le retrouver…

 

Un très bel album doux et coloré (et pas seulement blanc !), qui souligne l’importance d’un ami imaginaire pour accompagner une enfance solitaire, une transition le temps de reprendre ses marques et de s’ouvrir aux autres, plus confiante.

 

Pour petits rêveurs en manque d’amitié (non, pour tous en fait !) dès 4 ans 😊 Idéal aussi pour accompagner un enfant dans un déménagement ou une séparation.

 

 

Albin Michel Jeunesse, novembre 2017, 32 pages, prix : 13,50 €, ISBN : 978-2-226-40148-9

 

 

 

Crédit photo couverture : © Richard Jones et éd. Albin Michel Jeunesse

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Y aura quelqu’un – Thomas Scotto et Csil (ill.)

11 Janvier 2018, 11:20am

Publié par Laure

L’an dernier j’avais découvert la collection « La question (l’album philo) » des éditions Frimousse avec La leçon de Michaël Escoffier et Kris di Giacomo, cette année je poursuis avec « y aura quelqu’un », de Thomas Scotto et Csil.

 

Il faut une lecture attentive de cet album pour ne pas passer à côté, une bonne observation des illustrations qui montrent ce que le texte ne dit pas :

 

Deux personnages se baladent, l’un plus grand et plus costaud, s’adresse au plus petit qui s’appelle Michel. Il lui raconte une histoire farfelue selon laquelle un dragon, qui se révèle finalement être une hirondelle, attaque le Maire, lequel est obligé de faire appel aux pompiers, à la police, et même au président. L’intensité dramatique de l’histoire va crescendo, malgré les tentatives d’intervention répétées de Michel, qui l’interpelle par des « hé ! » (Dont le nombre de e final augmente au fil du texte), tout au long de leur parcours. Mais à chaque fois le grand se contente de répondre : « t’inquiète, y aura quelqu’un… »  Jusqu’à ce que …

 

Michel a tenté d’attirer l’attention sur ce qui se passait autour d’eux : un cerf qui s’est emmêlé les bois dans les branches d’un arbre et qui aurait besoin d’aide, une forêt en feu, une situation anormale au musée, une baleine échouée sur la plage, et ainsi de suite, des situations où leur aide ou intervention serait nécessaire.

 

Mais le grand reste indifférent et poursuit son histoire qui n’intéresse personne.

 

Jusqu’à la leçon qu’il ne manquera pas de prendre….

 

Un album qui suscite donc le débat ensuite, sur l’égoïsme et l’indifférence. Faut-il toujours compter sur les autres ? Y aura-t-il toujours quelqu’un pour vous venir en aide ?

 

Subtil et bien fait, faites confiance aux enfants pour voir les détails qui vous échappent, et à chaque relecture vous y verrez un indice supplémentaire.

 

Je ne connaissais pas du tout l’illustratrice Csil, j’aime bien l’occupation du dessin dans la page, l’utilisation du chemin sur lequel cheminent les deux personnages, comme un fil conducteur vers… chut, je ne vous dis pas la chute.

 

 

Une collection intéressante à suivre.

(à partir de 7/8 ans ?)

 

Éditions Frimousse, coll. La question, août 2017, prix : 18 €, ISBN : 978-2-35241-325-7

 

 

 

Crédit photo couverture : © Csil et éd. Frimousse

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Le renard et l’étoile – Coralie Bickford-Smith

10 Janvier 2018, 10:20am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Marie Ollier

 

 

J’adore cet album pour ses illustrations très graphiques, ce sont des tableaux magnifiques à chaque double page.

 

Mais le dessin sert aussi une très belle histoire, celle d’un renard qui a toujours vécu à la clarté d’une étoile, SON étoile, sa seule amie, celle qui éclairait tout pour lui et l’aidait ainsi à se nourrir, égayait ses promenades. Mais un jour Étoile a disparu, Renard sombre alors dans la tristesse. Il lui faudra faire le deuil de cette amitié, apprendre à se relever, et retrouver la joie.

 

Un coup de cœur pour la beauté des illustrations !

 

 

 

 

 

 

La couverture de l'édition anglaise :

 

 

 

quelques pages intérieures :

 

 

 

 

 

Feuilleter l’album : ici

 

 

Gallimard jeunesse, septembre 2017, 64 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-07-508380-5

 

 

 

Crédits photos  : © Coralie Bickford-Smith et éd. Gallimard Jeunesse

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Pactum salis - Olivier Bourdeaut

7 Janvier 2018, 17:53pm

Publié par Laure

Deuxième roman d’Olivier Bourdeaut très attendu par la critique après l’énorme succès de En attendant Bojangles, c’est pour moi un avis neuf et sans influence, je n’ai pas lu son précédent titre. Pas de comparaison donc, je ne pourrai dire s’il confirme ou déçoit par rapport à son premier roman.

 

Ce que je sais, c’est que j’ai beaucoup aimé Pactum salis et découvert une plume, avec une vraie touche personnelle et originale.

 

 

Ne vous laissez pas décourager par les trois premières pages très descriptives usant d’un vocabulaire spécifique peu courant, si vous ne travaillez pas dans les marais salants ou n’êtes pas breton, peu de chance que vous connaissiez les ladures, les œillets (qui ici ne sont pas des fleurs), le traict du Croisic, les chevau-légers et les cyanobactéries. Pas de panique, c’est juste le décor planté d’une scène d’ouverture cocasse : Jean, parisien reconverti en paludier guérandais, découvre sur son lieu de travail naturel un corps avachi sur ses tas de sel, et pire, l’homme a osé pisser sur le fruit de son travail. Il est prêt à l’occire d’un coup de pelle mais se reprend. Commence alors une relation rocambolesque avec Michel, agent immobilier ébloui par l’argent et les voitures de luxe, qui noie sa solitude dans l’alcool.

 

Retours en arrière sur la vie de Jean, mais aussi d’Henri, le voisin alcoolique de sa jeunesse si exubérant dans sa verve, et de Michel, trois solitudes qui vont se chahuter.

 

 

Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est d’abord son écriture, un style descriptif aux phrases souvent longues et complexes, au vocabulaire soigné et choisi, qui a pour conséquence de souligner toute l’ironie de la situation. Le lecteur jubile devant l’exubérance des personnages et les envolées lyriques qui les décrivent.

 

Comment ne pas éclater de rire à la démonstration d’Henri qui à l’issue de son manifeste sur le Dédé, le débauché de droite (un passage d’anthologie !) conclut : « le Bobo, c’est intra-muros. Le Dédé, c’est trans-territorial ! » (p. 96) Quel personnage ce Henri.

 

Des nuits d’ivresse mémorables, des scènes de drague pas piquées des vers, et une fin, quelle fin !  De celles où vous revenez en arrière pour être sûr de l’avoir bien comprise, une fin surprenante, fermée et travaillée comme je les aime !

 

Jean et Michel, souvent à l’opposé l’un de l’autre par leur choix et leur comportement, ne seraient-ils pas un peu les deux faces d’une même pièce, un Jean-Michel symptôme d’une certaine solitude et gravité de la vie ?

 

 

Extraits :

p. 23 : « Mickael était un prénom sans passé ni avenir, tout sauf un prénom pour faire carrière, hormis, peut-être, pour percer dans la téléréalité. Il avait donc profité de son installation à Paris pour faire imprimer des cartes de visite avec sa nouvelle identité »

 

p. 185 : ah ! le fameux « falsoculisme parfaitement assumé », il faudra le ressortir quelque part celui-là !

 

Toujours présenté comme une amitié improbable (jusque dans sa quatrième de couverture), je ne l’ai jamais lu comme une histoire d’amitié. Plutôt comme une confrontation permanente, une attirance répulsion insoluble :

 

P. 211 : « Je dirais que je suis heureux de l’isolement que m’offrent mes marais. Je dirais aussi que je ne suis pas mécontent de me frotter aux gens ces derniers temps. C’est le hasard qui a déposé cet énergumène au seuil de mes œillets. J’ai honte de le reconnaître, mais il me fascine. Il m’exaspère et me fascine. Et souvent ces sentiments se superposent. C’est assez étrange. Il m’arrive d’avoir envie de lui envoyer mon poing dans la gueule et pourtant la seconde d’après je suis tenté de l’emmener boire une bière. Je n’ai pas l’impression que cela puisse convenir à la définition de l’amitié. »

 

 

Ce qui me fascine moi, c’est la fantaisie langagière de l’auteur, extrêmement travaillée, qui met le sourire aux lèvres au fil des paragraphes. Quelle plume ! Bourdeaut a une vraie originalité, une « patte » à suivre.

 

 

 

Ed. Finitude, janvier 2018, 252 pages, prix : 18,50 €, ISBN : 978-2-36339-090-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © 123RF/Exodus et éd. Finitude

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La pauvreté et la faim / Les réfugiés et les migrants – Coll. Explique-moi…

5 Janvier 2018, 11:38am

Publié par Laure

 

Le point commun de ces deux albums documentaires est, outre d’appartenir à la même nouvelle collection « explique-moi… », le choix d’une thématique proche et liée, et une même illustratrice pour les deux titres.

Ces deux premiers titres sont très réussis : clairs, simples, justes, complets, pour les enfants à partir de 6/7 ans. J’aime beaucoup la tonalité gris-bleu des illustrations, ce crayonné de petites hachures sur les fonds, la simplicité et le réalisme des dessins.

 

 

La pauvreté et la faim – Louise Spilsbury, ill. de Hanane Kai

« Être pauvre, c’est avoir peu ou pas d’argent du tout. Les gens démunis ont faim, car ils n’ont pas les moyens de se nourrir. Or la faim affaiblit, fatigue et rend malade. Sur Terre, environ un individu sur dix ne mange pas assez pour être en bonne santé » (p.5)

Un album très pédagogique qui explique de manière simple mais précise les différentes causes de la faim et de la pauvreté dans le monde. L’auteure y aborde le handicap, la guerre, l’exil, les catastrophes naturelles, mais aussi tout le travail des associations caritatives.

L’ouvrage s’achève par un lexique où les mots essentiels sont expliqués, et des références pour aller plus loin : livres et sites Internet adaptés aux enfants.

 

Les réfugiés et les migrants – Ceri Roberts, ill. de Hanane Kai

Ce deuxième album explique pourquoi certaines personnes doivent quitter leur maison et deviennent alors des réfugiés. D’autres choisissent volontairement de partir dans un autre pays dans l’espoir d’une vie meilleure, ce sont alors des migrants.

Une large place est bien sûr donnée aux conditions des sans-papiers, aux risques qu’ils prennent, à la pauvreté, aux camps de réfugiés, et une nouvelle fois, aux associations caritatives et humanitaires.

On y trouve les mêmes qualités pédagogiques et références pour aller plus loin que dans le titre « la pauvreté et la faim ».

 

Une collection à suivre, car vraiment bien faite.

 

 

Nathan, septembre 2017, 32 pages chacun, prix : 12,90 € chaque

ISBN La pauvreté et la faim : 978-2-09-257626-7

ISBN Les réfugiés et les migrants : 978-2-09-257627-4

 

 

 

Crédits photos couvertures : © Hanane Kai et éd. Nathan

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Roméo moustique sympathique – Luc Blanvillain

4 Janvier 2018, 10:29am

Publié par Laure

Illustrations de Marie Novion

 

 

Roméo est entré chez Camille, une vieille grand-mère un peu sourdingue, et il regarde avec elle les feux de l’amour, pardon, les Flammes de la passion. C’est ainsi qu’il est devenu un sympathique moustique domestique.

 

Il vit en paix avec Camille, mais demeure vigilant quand il faut éviter le chat boulet qu’est Bernard, et Pénélope la chauve-souris qui vit au grenier. Roméo parle plusieurs langues, dont l’humain, c’est quand même plus pratique pour communiquer.

 

Arrive Clélia, la petite-fille de Camille, elle est allergique aux insectes… et sa mère est une maniaque psychopathe… Les mésaventures commencent pour Roméo, qui va frôler la mort à de nombreuses reprises.

 

 

La série tient la route avec ce qui fait son succès : un humour dévastateur, une joyeuse impertinence, une belle liberté fantaisiste, une mise en page agréable : grand interlignage = texte aéré et lecture facilitée, illustrations mêlées au texte, et infos véridiques sur la vie du moustique, ce n’est pas négligeable 😊

 

 

Idéal pour les 8-12 ans, et pour le moment, il n’y a que du très bon chez Poulpe Fictions.

 

 

D’autres titres du label :

- Tarzan poney méchant, Cécile Alix

- 100 % bio : Leonardo, Cécile Alix

 

 

 

 

Poulpe fictions, coll. Nos amies les sales bêtes, septembre 2017, 183 pages, prix : 9,95 €, ISBN : 978-2-3774-2012-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © Marie Novion et éd. Poulpe fictions.

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Les carnets de Cerise tome 5 – Joris Chamblain, Aurélie Neyret (ill.)

3 Janvier 2018, 09:56am

Publié par Laure

Titre du volume : « Des premières neiges aux perséides »

 

Cerise souffre de ne pas avoir de souvenirs de son père, décédé quand elle avait quatre ans. Or pour avancer dans la vie et se construire, elle a besoin de réponses à ses questions.

 

Sa mère va l’y aider. Cerise va mener une nouvelle enquête dont elle sera cette fois elle-même le personnage-mystère.

 

Elle remonte à son plus ancien souvenir, son arrivée à l’école sous la neige (les premières neiges du sous-titre). S’enchainent comme dans les précédents volumes les planches de BD et les carnets manuscrits et illustrés, qui reconstituent son histoire et celle de sa famille.

 

Les dessins et couleurs sont toujours aussi beaux et les textes sensibles et justes.

 

Toute la vie de Cerise s’éclaire à présent, les personnages présents dans les précédents tomes aussi, et une nouvelle étape vers une nouvelle vie familiale débute.

 

Ce cinquième tome clôt le cycle des Carnets de Cerise en marquant la fin de l’enfance. L’adolescence est une nouvelle voie qui prend forme, avec une Cerise apaisée par les réponses apportées.

 

Un très beau scénario qui revient sur l’ensemble de la série et le besoin de lever les mystères et les silences de sa propre vie.

 

Les Carnets de Cerise c’est fini, mais peut-être Cerise reviendra-t-elle autrement, puisqu’elle franchit une étape de sa vie ? Il fallait oser clore la série, et c’est fait ici avec finesse, par un scénario qui le justifie, qui nourrit et rappelle les nécessités pour grandir sereinement.

 

Touchant et réussi.

 

 

Ed. Soleil, coll. Métamorphoses, novembre 2017, 80 pages, prix : 15,95 €, ISBN : 978-2-302-06492-8

 

 

 

Crédit photo couverture : © Aurélie Neyret et éd. Soleil.

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Retour sur l’année 2017 en lectures…

1 Janvier 2018, 08:24am

Publié par Laure

Voici venue l’heure du rituel : le bilan annuel de lecture, qui au fond, n’a jamais vraiment de sens, sinon de servir de repères qui rassurent ou rallient au groupe des boulimiques de lecture autoproclamés. Attention à l’indigestion 😉

 

Il me permet de réaliser que je n’ai pas retenu grand-chose de ce que j’ai lu cette année, comme tous les ans d’ailleurs (ne vaudrait-il pas mieux lire moins mais que ce soit plus essentiel ?), qu’aucun roman de littérature générale n’a obtenu les sacro-saintes 5 étoiles, je deviens donc de plus en plus difficile, et si je n’ai pas toujours boudé mon plaisir, les vraies découvertes et les « waouh » le furent davantage en essais, en BD et en ados/jeunesse. Est-ce à dire que ce sont des domaines plus audacieux que le vaste jeu romanesque du divertissement toujours plus commercial ?

 

Allez, des chiffres ….

 

J’ai lu cette année 119 livres (contre 106 en 2016), je ne compte pas bien évidemment les albums enfants et les courts romans jeunesse type premières lectures, tout ce qui prend globalement moins de 30 minutes de lecture.

 

Je n’en ai chroniqué que 65, 54 sont donc restés pour moi seule. Souvent par paresse pure. Je lis avant tout pour mon plaisir, pas pour rédiger des devoirs que je m’infligerais toute seule ! Ceci dit il y a plus de 65 chroniques sur le blog cette année puisque je ne m’interdis pas d’y commenter des albums jeunesse que je ne comptabilise pas mais que j’ai aimés (vous suivez ?)

 

119 livres, qui représentent 23 romans français, 13 romans étrangers, 10 romans ados, 8 romans jeunesse plus conséquents que la petite demi-heure de lecture, 10 polars / thrillers, 20 essais / docs (année concours oblige peut-être), 29 BD adultes, 5 BD jeunesse, 1 doc ados.

 

Ces 119 titres ont représenté 25451 pages, et si je les avais achetés, il m’en aurait coûté 1947,72 €. Mais je n’ai déboursé que 135,80 €, tout le reste provient d’emprunts en bibliothèques publiques, de (quelques) services de presse, de jurys littéraires et d’amis, cadeaux ou voyages.

 

 

 

Seuls 4 livres sur 119 ont eu droit au coup de cœur (5 étoiles) : 2 BD, 1 roman ados, 1 essai

 

Par ordre chronologique de lecture parce que je ne veux pas choisir :

 

  • Riad Sattouf, L’Arabe du futur vol. 3, Allary éd. (publié en 2016), non commenté (et j’avais beaucoup moins aimé le tome 2)
  • Jean-Philippe Blondel, Le groupe, éd. Actes Sud junior (publié en mars 2017), parce qu’il est très abouti à tous points de vue.

 

 

 

Parmi les lectures qui valent vraiment le détour, je retiens :

 

En romans français :

  • Les cerfs-volants, de Romain Gary, (première publication en 1980) finalement, la littérature y a que ça de vrai, je souris en voyant mon fils trimballer Dostoïevski dans tous ses bagages

 

En romans étrangers :

  • Dans la forêt, de Jean Hegland, éd. Gallmeister (publié en janvier 2017)

 

En romans ados :

  • Des poings dans le ventre, de Benjamin Desmares, aux éd. du Rourgue (publié en janvier 2017, lu en mars 2017, Pépite roman à Montreuil depuis)

 

En essais :

  • L’urgence culturelle, de Jérôme Clément, éd. Grasset (publié en avril 2016)
  • Des hommes qui lisent, d’Édouard Philippe (en dehors de toute considération politique, je n’y ai même pas songé en l’ouvrant), éd. JC Lattès (publié en juillet 2017)
  • Comment faire lire les hommes de votre vie, de Vincent Monadé,  éd. Payot (publié en mai 2017)
  • Immunisés ? de Lise Barnéoud, éd. Premier parallèle, publié en août 2017

 

Et quelques bonnes BD du côté de Lupano / Itoïz / Cauuet, Lou Lubie, Radice / Turconi ….

 

 

 

Croire qu’il y aura du très bon en 2018, qu’il soit à venir ou d’un siècle passé, c’est la découverte qui réjouit et enchante, et je vous en souhaite beaucoup, des enchantements.

 

 

Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse nouvelle année, les pieds sur terre et la tête dans les livres que vous choisirez, vous.

 

 

 

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